La Suisse détruit ses stocks d’armement pour éviter qu’ils soient livrés à l’Ukraine et scandalise les pays européens.

Quand il est question de sa neutralité, la Suisse ne s’autorise aucun écart, preuve en est que même dans le conflit actuel qui oppose les pays de l’OTAN à la Russie, la République Helvétique a préféré détruire ses stocks d’armement, principalement des dispositifs anti-aériens et des missiles, afin d’éviter qu’ils profitent à l’Ukraine et que la Suisse se retrouve malgré elle impliquée dans un conflit armé.


Il s’agit en réalité d’une soixantaine de systèmes de défense datant des années soixante qui ont été mis au rebu.


La Neutralité helvétique est érigée en tradition depuis la fin du XVIIe siècle par les cantons qui refusent déjà à l’époque de s’impliquer dans toute guerre européenne. Il faut cependant remonter à 1815 et au traité de Vienne qui redécoupe l’Europe après les guerres napoléoniennes, pour consolider et graver dans la pierre le statut de neutralité de la Suisse.


Cette décision de neutralité parfaite suscite l’incompréhension et la colère des pays voisins qui ont déjà pour la plupart dépassé le stade de la co-belligérance en fournissant des armes offensives à l’Ukraine, le président de la confédération helvétique a d’ailleurs réagit :


« Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans une guerre, je ressens d’ailleurs une frénésie guerrière dans certains milieux, ce que je respecte, mais je rappelle que la position suisse doit, elle aussi, être respectée »


Alain Berset, NZZ am Sonntag le 12/03/2023


Curieusement, cette déclaration officielle pleine de bon sens et en parfaite cohérence historique avec les fondements de la Suisse a fait bondir quelques responsables politiques européens et fait rager un grand nombre de journalistes occidentaux sur les plateaux, on a même entendu sur LCI le 13 mars une journaliste accuser la suisse de « complicité de crime »… rien que ça.


Rappelons tout de même, au-delà des crises hystériques des uns et des autres, que c’est bien la neutralité qui a permis jusque-là à la petite république alpine de garantir sa sécurité, c’est aussi la neutralité qui a permis d’établir le siège des Nations Unies à Genève :

« Tant que la Suisse restera neutre » avaient dit les Américains au lendemain de la seconde guerre mondiale. »

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