Caddie : clap de fin pour une icône industrielle alsacienne de presque cent ans

L’entreprise Caddie, autrefois pionnière dans la fabrication de chariots de supermarché, a été officiellement mise en liquidation ce mardi par le tribunal de Saverne. Fondée en 1928, cette société a marqué l’industrie et le commerce mondial pendant près d’un siècle.

Ce mardi 16 juillet, une page se tourne en Alsace. Incapable de trouver un repreneur, Caddie a été placée en liquidation judiciaire, signifiant la fin d’une entreprise emblématique née en 1928. Revenons sur l’histoire glorieuse et le déclin progressif de cette société, qui a subi quatre redressements judiciaires au cours des douze dernières années.

  • Les premières années : une histoire de fil d’acier

Raymond Joseph, le fondateur de Caddie, est originaire de Moselle. En 1928, il crée les Ateliers Réunis dans la banlieue de Strasbourg, où il fabrique divers produits en fil d’acier, tels que des mangeoires à poussins et des paniers à œufs. En 1934, l’entreprise déménage à Schiltigheim. Dans les années 1950, lors d’un voyage aux États-Unis, Raymond Joseph découvre les chariots de supermarché et décide de rapporter ce concept en France. En 1957, il introduit le premier chariot français avec une porte battante et enregistre la marque Caddie en 1959.

Publicité dans les années 1950, source wikimédia Caddiedrusenheim CC BY-SA 4.0
  • Caddie : un leader mondial

Avec l’expansion des grandes surfaces, Caddie devient le leader mondial des chariots de supermarché. Dans les années 70 et 80, l’entreprise ouvre une deuxième usine à Drusenheim et exporte ses produits vers 120 pays. Innovant dans divers secteurs, de la grande distribution à l’hôtellerie, Caddie se distingue par une gestion paternaliste sous la direction de Raymond Joseph.

En 1978, à l’occasion des 50 ans de l’entreprise, chaque employé reçoit un louis d’or.

  • Le déclin du géant

Après le décès de Raymond Joseph en 1984, sa fille Alice prend la direction de l’entreprise mais rencontre des difficultés à s’adapter aux nouvelles réalités du marché. Le concurrent allemand Wanzl gagne du terrain en produisant localement en Asie et en Amérique. Confrontée à des coûts de production élevés et à une gestion inefficace, Caddie connaît son premier redressement judiciaire en 2012. L’entreprise est rachetée successivement par Altia et Stéphane Dedieu, mais aucune relance durable ne voit le jour.

Dernier logotype officiel, source wikimédia Caddiedrusenheim CC BY-SA 4.0
  • Une dernière crise et la fin inéluctable

En 2021, Caddie fait face à une nouvelle cessation de paiement, que le PDG attribue à la crise du Covid, tandis que les syndicats dénoncent une mauvaise gestion. En 2022, le groupe Cochez reprend l’entreprise avec l’aide de fonds publics, mais malgré cela, elle ne réussit pas à se redresser et se retrouve avec seulement 110 employés.

Ce 16 juillet, une ultime tentative de reprise par Cochez, prévoyant de réduire les effectifs à 15 salariés, est rejetée par le procureur. Une autre proposition, potentiellement menée par l’ancien PDG Stéphane Dedieu, n’a finalement pas été soumise, scellant ainsi le sort de cette entreprise iconique.

  • En conclusion

La liquidation de Caddie marque la fin d’une ère pour l’industrie alsacienne et mondiale. Cette entreprise, symbole d’innovation et de succès pendant des décennies, laisse un héritage indélébile. Bien que les chariots de supermarché continueront à rouler, le nom Caddie restera gravé dans l’histoire de l’industrie.

source illustration : pixabay

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1 commentaire

  • GERARD SYLVIANE

    Ma cousine habitant Bischheim y avait travaille etant plus jeune

    Il y en a des chariots sortis de cette usine…

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