Au cœur du centre ville de Strasbourg, les camps sauvages de sans-abris se multiplient de manière alarmante depuis quelques années.
Défiant les saisons et la gestion des autorités locales, certains de ces camps s’installent pour des mois, voire des années, soulevant des questions urgentes sur la nature de la population des sans-abri, l’action des forces de l’ordre et les défis croissants auxquels la ville est confrontée.
Alertés à plusieurs reprises par des strasbourgeois mécontents, nous avons voulu en savoir plus et avons contacté directement la police municipale par téléphone.
L’entretien fût cordial et fructueux mais révèle un aperçu des efforts déployés pour gérer cette situation délicate par des fonctionnaires, qui il faut bien le dire, sont souvent démunis face aux situations qu’ils rencontrent :
Sous les ordres stricts de la Mairesse, la politique en vigueur est de ne pas expulser sans offrir un relogement. Malgré l’ouverture de nombreux gymnases, certains sans-abri préfèrent demeurer dans la rue, refusant les solutions temporaires proposées. Les autorités travaillent en collaboration avec des associations pour fournir une assistance, mais la tâche est complexe.
La police municipale souligne également leur incapacité à enlever les affaires des sans-abri, par crainte d’être accusés de vol.
Selon une source policière
Un fonctionnaire de police a partagé les difficultés croissantes auxquelles les forces de l’ordre font face, soulignant l’augmentation constante du nombre de personnes sans domicile fixe dans la région, ce qui met leur capacité opérationnelle à rude épreuve.
Concernant le profil des sans-abri, il apparaît que la plupart sont jeunes et d’origine européenne, les demandeurs d’asile quant à eux étant en majorité hébergés dans des centres d’accueil et des hôtels. Les Roms moins présents dans le centre-ville, préfèrent s’installer en périphérie, le long de l’autoroute.
Nous avons rencontré Michael et Sonia un jeune couple de SDF qui nous a éclairés sur le quotidien difficile de ceux qui vivent dans la rue.
Michael, âgé de 20 ans, témoigne des blessures physiques qu’il a subies et souligne son désir de trouver du travail malgré les difficultés. Sonia, originaire de Perpignan est accompagnée de ses trois chiens, des compagnons qui ajoutent une dimension affective et sécuritaire à sa vie précaire.
Bien que des solutions de relogement aient été proposées, les sans-abri refusent pourtant de les accepter. Un exemple concret est celui d’un gymnase, où les animaux ne sont pas autorisés. Pour Sonia, se séparer de ses chiens, même pour une nuit, est inconcevable, déclarant que ce serait inhumain de les laisser dehors par temps glacial.
Pour Michel, un habitant du centre-ville, Il est évident que le retrait de l’arrêté municipal anti-mendicité par la nouvelle équipe en place à la mairie de Strasbourg a permis un afflux de populations de sans-abris au cœur de notre belle capitale alsacienne causant des tensions croissantes avec les riverains et des problème de salubrité publique devant l’incapacité manifeste des autorités à gérer le problème.
Source illustration : Alsace Actu