La polémique enfle depuis plusieurs semaines au sein de l’Eglise catholique d’Alsace, plus particulièrement dans le diocèse de Strasbourg où l’Archevèque Luc Ravel est la cible d’attaques continues ayant pour but sa démission.
Des protestations et une enquête.
A l’origine, une enquête de l’Eglise en juin 2022 sur les méthodes de management de l’Archevêque suivie de plaintes d’une petite paroisse catholique progressiste « Jonas » et une manifestation timide d’une quinzaine de personnes devant le parvis de la Cathédrale de Strasbourg début avril.
Pas de quoi créer un schisme surtout que l’objet des revendications était pour le moins subjectif : le caractère autoritaire et « distant » de l’Archevèque Ravel en poste depuis 2017, en cause également sa décision récente d’écarter l’évêque auxiliaire Christian Kratz de son conseil épiscopal en invoquant la mauvaise gestion par ce dernier de l’affaire de l’ex-prêtre suicidé Emmanuel Walch (Deux prêtres strasbourgeois meurent subitement à seulement quelques jours d’intervalle)
L’affaire aurait pu en rester là mais quelques mois après l’enquête, sans en attendre les résultats et comptes rendus officiels, l’acharnement a curieusement redoublé vis-à-vis de l’Archevêque, nous avons donc assisté par voie de presse à un défilé de bonnes âmes qui avaient toutes leurs anecdotes quant à la personnalité rude et peu conciliante du représentant de l’Eglise Catholique en Alsace.
Il faut dire à sa décharge, que l’homme de 65 ans a passé une partie de sa carrière dans l’aumônerie militaire qui n’est pas reconnue pour sa convivialité et sa légèreté, après tout l’autorité n’est-elle pas la marque naturelle d’un chef ? L’Eglise n’est-elle pas elle-même une structure très hiérarchisée ? Et si les causes de ce véritable hallali contre Luc Ravel étaient un peu plus politiques ?
Deux visions de l’Eglise s’opposent
En creusant un peu, il apparaît que ce qui semble véritablement gêner les protestataires et pousser Luc Ravel vers la sortie (rapidement si possible) c’est plus un problème de vision politique qu’une incompatibilité relationnelle.
En effet Luc Ravel serait connu pour son attachement à une vision traditionnelle de la religion, une vision plus conforme à l’Eglise d’antan en somme, avec ses messes en Latin et une observance plus stricte des préceptes de la foi, il aurait notamment participé à l’implantation en Alsace de la Congrégation de la miséricorde divine qui a pour but principal de convertir les musulmans à la foi chrétienne. Autant vous dire que ces positions ne sont pas en odeur de sainteté au sein de l’Eglise en ce moment.
Nous avons contacté Jean, un fidèle de la paroisse Saint-Joseph de Colmar au sujet des missionnaires de la Congrégation :
Les missionnaires ont organisé des événements assez dynamiques, en plus ils font preuve d’un remarquable sens du devoir, ce qui est inspirant pour nous, je ne comprend pas les polémiques autour d’eux, si le but d’une religion n’est pas de convertir son prochain où allons-nous ?
Pour résumer nous assistons visiblement à une énième chasse aux sorcières au sein de l’Eglise catholique qui se dirige manifestement vers une voie toujours plus progressiste en reniant continuellement son aspect traditionnel dans une attitude que certains religieux qualifient d’aveuglement.
Car, bon sang, ce n’est pas comme si les églises étaient pleines et la foi catholique triomphante en France ! sauf peut-être dans les milieux traditionnels où les paroisses attirent, nous dit-on, de plus en plus de fidèles.. à méditer.
- Source photo : Wikimédia Catholicon CCASA 4.0