L’Autriche bientôt contrainte de renoncer au gaz russe ?

L’Autriche se trouve dans une situation délicate, le pays alpin est en effet presque entièrement dépendant du gaz russe pour ses besoins énergétiques, environ 98% des besoins en approvisionnement sont assurés par la Russie. Cette dépendance, qui persiste malgré la guerre en Ukraine il y a deux ans, a déclenché un débat politique intense à l’approche des élections législatives de septembre 2024. Les ministres du gouvernement et les partis d’opposition s’engagent dans une lutte pour résilier les contrats secrets de fourniture en gaz conclus avec Gazprom, contrats qui lient l’Autriche jusqu’en 2040.

Au sein du gouvernement autrichien, composé de l’ÖVP de centre droit et des Verts, les opinions divergent. La ministre de l’Énergie des Verts, Leonore Gewessler, est la plus ardente partisane de la fin de cette dépendance, arguant que maintenir les importations de gaz russe soutient financièrement le Kremlin dans son conflit avec l’Ukraine. Elle souligne également l’impératif moral de rompre ces liens énergétiques avec la Russie.

Cette position est soutenue par le parti d’opposition libéral NEOS, ainsi que par des instances européennes comme Bruxelles.

Selon les partisans de la fin du contrat, des alternatives d’approvisionnement en gaz existent, notamment grâce à des niveaux de stockage existants (80% des besoins soit une année environ) et à la liquidité du marché européen. Cependant, la résiliation des contrats avec Gazprom se révèle complexe en raison de leur caractère secret et des implications juridiques potentielles. De plus, la société autrichienne OMV, qui a signé ces contrats, est partiellement détenue par l’État autrichien, ce qui complique davantage les décisions politiques.

La montée du FPÖ, le « parti autrichien pour la liberté  » , dans les sondages électoraux ajoute une dimension supplémentaire à cette situation. Le FPÖ s’oppose en effet à toute ingérence dans les relations commerciales avec Gazprom. Cette position rend incertaine la possibilité de mettre fin à la dépendance au gaz russe à court terme.

Malgré ces défis, certains politiciens suggèrent qu’une opportunité de résilier les contrats pourrait se présenter en 2025, lorsque le contrat de transit de gaz entre la Russie et l’Ukraine expirera, ce qui pourrait affecter les approvisionnements en gaz russes vers l’Autriche. Cependant, la volonté politique de poursuivre cette voie reste incertaine, surtout avec des élections à venir et des perspectives d’une coalition incluant le FPÖ, qui préfère maintenir les liens avec la Russie.

source illustration : pixabay

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