En Alsace et dans le Bade-Wurtemberg, l’emploi se porte bien, trop bien même, ce qui incite chaque année des milliers de travailleurs alsaciens à franchir le Rhin pour faire valoir leurs compétences, au détriment des entreprises françaises.
Selon l’APR , l’association de prospective rhénane il y aurait environ 70 000 alsaciens qui traverseraient chaque jour les frontières pour travailler, une aubaine pour les entreprises suisses et allemandes qui profitent d’une main d’œuvre souvent qualifiée et plutôt germanophone, quitte à venir recruter elles-mêmes sur le territoire français. (voir notre article à ce sujet)
Pourquoi une nouvelle convention ?
Cela fait des décennies que les accords transfrontaliers fonctionnent à merveille dans la région rhénane alors pourquoi une nouvelle convention ? La raison est toute simple : il s’agit de ne pas léser les entreprises françaises qui peinent, il faut bien le dire, à être compétitives pour attirer de la main d’œuvre qualifiée, particulièrement en cette période de crises multiples.
Le 20 Septembre prochain aura lieu comme chaque année le salon de l’emploi franco-allemand à Mulhouse, ce sera l’occasion de présenter cette nouvelle convention dont la particularité est qu’elle cible dorénavant un public bien précis pour franchir le Rhin.
Échange séniors contre jeunes
La convention transfrontalière nouvellement signée sera en vigueur jusqu’en 2025 et le moins que l’on puisse dire c’est quelle vise à favoriser grandement la migration des seniors français vers le marché du travail allemand.
Avec un taux d’emploi des 55-69 ans de seulement 41% en France contre 57% en Allemagne (INSEE), il y a visiblement plus de débouchés dans le pays de Goethe pour cette main d’œuvre que les entreprises françaises rechignent à embaucher.
Quant aux jeunes, la nouvelle convention projette également d’attirer des actifs et des étudiants allemands en Alsace alors que traditionnellement les échanges fonctionnaient surtout de la France vers l’Allemagne.
Sur le papier cela semble équitable, reste à voir si l’Alsace se montrera suffisamment attrayante pour les jeunes allemands et si cet échange de main d’œuvre fonctionnera durablement d’un côté, comme de l’autre.
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