Le 26 Août dernier, un sommet regroupant plusieurs partis européens s’est tenu à Budapest en vue de constituer un groupe pour les élections européennes en 2024, une union pas si évidente mais bâtie sur un socle commun : la défense des libertés individuelles.
Un alignement pragmatique
A l’initiative du parti hongrois Mi Hazánk, littéralement « Notre patrie » cette rencontre internationale inattendue a débouché sur la signature d’un accord entre six partis pour une alliance inédite regroupant des mouvements nationalistes généralement placés bien à droite de l’échiquier politique et des partis libertariens ayant émergé notamment en réaction aux restrictions sanitaires lors de la crise du COVID.
Une alliance originale qui envoie un signal clair aux tenants du progressisme et de l’européisme forcené : les oppositions au système sont désormais capables de s’unir.
Parmi ceux-ci on retrouve, outre le parti Mi Hazánk, le mouvement Alternative pour la Suède de Gustav Kasselstrand, le SPD tchèque, le parti « Renaissance » bulgare, Le Mass-voll !(La Coupe est pleine! ) un parti suisse de défense des libertés et le Forum pour la Démocratie hollandais du très remarqué Thierry Baudet, en nette croissance ces dernières années.
Les absents ont toujours tort
Rappelons que pour constituer un groupe européen il faut désormais 23 députés d’au moins un quart des États membres, soit actuellement sept pays représentés. Une absence notable est à souligner lors de ce sommet de Budapest : celle de l’AfD, en effet le parti allemand qui fait campagne, avec succès ces derniers mois, sur des thématiques pour la paix en Ukraine, la levée des restrictions anti russes, contre le Pass sanitaire et contre l’immigration aurait toute sa place et gageons qu’elle aurait été confortable, dans ce groupe de petits partis européens plein de bonnes volontés.
Les représentants de l’AfD auront sans doute fait le choix de de se maintenir plutôt dans le groupe ID (Identity & Démocracy) même si leur présence suscite déjà des levées de boucliers en interne : Une division à l’intérieur du parti entre les fédérations de l’ouest et de l’est du pays mais aussi au sein même du groupe ID où leur position sur la guerre en Ukraine fait débat…fuis-moi je te suis.
Quant à la France, rien ne semble se dessiner du côté souverainiste/libertarien, en tout cas rien de suffisamment clair pour permettre d’entrer dans un accord pré-électoral à ce stade, les représentants français de ces courants étant manifestement empêtrés pour longtemps dans leurs habituelles querelles de chefs pour mener une liste européenne.
Certes, la route sera encore longue pour les six partis du sommet de Budapest avant de former un groupe au parlement européen, mais les jalons sont posés et la volonté est bien là, ainsi on ne pourra pas reprocher aux participants un quelconque attentisme, pourtant si répandu dans les mouvements d’opposition.
Et pour terminer voici le contenu de la charte qui a été signée par l’ensemble des participants :
La Déclaration de Budapest pour une Europe libre des Nations
Nous, délégués du sommet de Budapest pour une Europe des nations, sommes farouchement attachés aux valeurs européennes et humaines fondamentales que sont la démocratie, la liberté, les souverainetés nationale et individuelle. Nous déclarons :
- 1. Être en faveur d’une coopération libre entre nations souveraines et indépendantes en Europe, pour le bien commun, et opposés à une gouvernance mondiale supranationale, bureaucratique et non-responsable. Nous sommes en faveur de politiques étrangères nationales indépendantes et opposés à la politique des blocs.
- 2. Être en faveur d’économies ouvertes basées sur des échanges équitables et profondément opposés à l’immigration de masse organisée industriellement et criminellement que nos sociétés ne peuvent supporter et qui est le résultat inévitable de la politique d’une Europe sans frontières. L’immigration, légale et illégale, doit être arrêtée.
- 3. Être en faveur des structures familiales traditionnelles et de la protection des enfants, et opposés au wokisme et aux soi-disant valeurs LGBTQIA+ qui sont corrosives pour la cohésion nationale et le bon sens.
- 4. Être pour le rejet de l’idéologie formulée par les organisations mondiales financées par les entreprises et les financiers internationaux, qui cherche à priver les gens de leur liberté et qui, comme une sorte de répétition générale, a restreint les libertés des gens en utilisant le Covid comme prétexte, tout en enrichissant les entreprises et les financiers internationaux avec des sommes incroyables d’argent.
- 5. Être en faveur de la démocratie nationale et opposés aux institutions naissantes de la gouvernance mondiale comme l’UE, l’OMS et l’ONU avec ses soi-disant « objectifs de développement durable » qui ne sont en réalité rien d’autre qu’un programme de gouvernement mondial.
- 6. Être en faveur de la propriété privée (le fondement de toutes les libertés, actuellement bafouée par des impôts élevés et des expropriations arbitraires, y compris de terres agricoles) et opposés à l’économie virtuelle postindustrielle actuelle basée sur la finance et contrôlée par des banques centrales qui n’ont pas de comptes à rendre. Nous sommes en faveur d’une monnaie saine et opposés à l’inflation (qui vole les pauvres pour payer les riches) et à toutes les formes de contrôle central, en particulier les monnaies numériques des banques centrales.
- 7. Être en faveur de la liberté d’expression et contre la pression croissante de la censure et des tabous qui étouffent le débat, infantilisent nos esprits et nous empêchent d’accéder à la vérité. Nous voulons renforcer notre coopération transnationale, sous quelque forme que ce soit, pour promouvoir ces valeurs.
Source photos : Visegràd Post