Dans une distinction insolite mais empreinte de sens, Strasbourg s’apprête à être couronnée « Capitale Mondiale des Politiques Temporelles » en mars 2024. Cette reconnaissance, créée il y a trois ans par le réseau européen Time Use Initiative, met en avant les villes œuvrant activement en faveur de politiques temporelles volontaristes. Après Barcelone en Espagne et Bolzano en Italie, c’est Strasbourg qui se voit honorée de ce prestigieux titre cette année.
Mais qu’est-ce que ce titre signifie et quelles sont ces politiques temporelles qui lui valent cette distinction ? Marina Lafay, conseillère municipale déléguée auprès de Hervé Polesi, adjoint à la maire de Strasbourg, apporte des éclaircissements sur la mission des temps.
Les politiques temporelles trouvent leurs racines dans l’Italie des années 1980, une décennie qui a vu l’évolution de l’accès au travail pour les femmes et une remise en question des rapports entre les genres. Ces politiques se sont ensuite diffusées en Europe, gagnant rapidement la France.
Marina Lafay, présidente du réseau national Tempo Territorial, explique que les politiques temporelles consistent en toute orientation des politiques publiques visant à permettre une meilleure maîtrise des temps individuels et collectifs. En d’autres termes, il s’agit de s’assurer que les services publics correspondent aux rythmes de vie des citoyens en étant disponibles au moment opportun.
Strasbourg, troisième ville à être désignée capitale mondiale du temps après Barcelone et Bolzano, a obtenu ce titre en raison de son activisme au sein du réseau Time Use Initiative. Des initiatives notables, telles que l’expérimentation du télétravail pour les agents de l’Eurométropole dès 2014 et la prochaine expérimentation en 2024 de la semaine de travail de quatre jours ainsi que la mise en place d’un congé menstruel, ont démontré l’engagement de la ville dans l’élaboration de politiques temporelles avant-gardistes.
Marina Lafay se rendra en Italie fin mars pour recevoir ce titre prestigieux. En collaboration avec les institutions européennes, une programmation spéciale est prévue autour de l’allocation du temps libre et du droit au temps. Bien que les détails exacts de cette reconnaissance soient encore à venir, cette distinction confirme l’engagement de Strasbourg à repenser le temps et à promouvoir des politiques temporelles innovantes au service de ses citoyens.
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