Alors que la contrée alsacienne est connue pour sa quiétude et son calme, notre belle région est parfois sujette à la mobilisation contestataire en lien avec l’actualité du moment, bien qu’il ne soit pas dans nos habitudes de vociférer et de protester dans le vide, les manifestations sont tout de même un bon baromètre pour mesurer le niveau d’engagement de nos concitoyens et la dynamique des sujets.
En terme de manifestations il y a tout de même de quoi s’occuper depuis 2017, le dernier épisode remarquable en date fut sans conteste la gigantesque mobilisation des gilets jaunes à Strasbourg en fin d’année 2018 où plus de 40 000 personnes s’étaient alors regroupées pour lutter contre la vie chère et les taxes.
C’est un fait : la mobilisation en Alsace est toujours nettement moins forte que dans les autres régions de l’hexagone, ainsi, contre la réforme des retraites, on retrouvait mardi dernier environ 10 000 personnes à Strasbourg et autour de 8000 à Mulhouse selon les forces de l’ordre, nombre en baisse par rapport aux dernières mobilisations de janvier et février.
Emmer salwe, comme on dit, les syndicats ne rougissent pourtant pas d’annoncer 30 000 manifestants à Strasbourg.
Alors que le hold up social programmé par le gouvernement Macron est en train de s’accomplir, la contestation populaire peine à se faire entendre et la mobilisation semble en berne, peut-être y a t-il un peu trop de drapeaux rouges en têtes des cortèges (et on ne parle pas ici du « Rot » alsacien) , peut être que la CGT et la CFDT qui ont soutenu Emmanuel Macron lors des dernières présidentielles perdent un tantinet en crédibilité lorsqu’il s’agit de combattre les effets dont elles ont provoqué les causes?
Récupération mal-placée ? Légitimisme alsacien ? Quoi qu’il en soit la mobilisation se tasse.. chez nous comme ailleurs en France, reste à voir si l’assemblée nationale s’en sort mieux que la rue, le texte ayant été rejeté au parlement, la majorité parle de plus en plus d’un « 49.3 » pour faire passer la réforme.