Dans un contexte économique de plus en plus tendu, à l’heure où les collectivités doivent bon gré mal gré rogner sur leurs dépenses, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, manifestement bonne gestionnaire, la CEA (collectivité européenne d’Alsace) peut s’enorgueillir de gérer ses finances en « bon père de famille ».
261,9 Millions € à dépenser ?
Là où les élus de la majorité sous la houlette de Fréderic Bierry, le président de la CEA, se félicitent, les élus de l’opposition se font plus critiques, certains proposant même, tel Robin des bois, de redistribuer les sommes ainsi capitalisée aux plus nécessiteux.
D’autres organisations comme la CGT auraient également suggéré de profiter de cette aubaine financière pour… augmenter les salaires des agents de la CEA, on ne se refait pas.
Le moins que l’on puisse dire c’est que cet excédent budgétaire attire les convoitises et chacun a son idée précise de la manière dont doit-être dépensée cette somme exceptionnelle, mais doit-on nécessairement la dépenser ? là est la question.
Une réserve pour l’avenir
La stratégie envisagée est sans doute plus raisonnable pour le long terme, en effet il se pourrait fort bien que grâce à ce budget, la collectivité européenne d’Alsace n’ait pas à emprunter pour l’année 2023 et puisse gérer ses investissement et ses charges dans une relative autonomie.
Ce modèle, si il est véritablement appliqué, viendrait tordre le cou aux tenants des dépenses immédiates et de l’endettement obligatoire hélas trop répandus dans les collectivités territoriales où le mantra « argent public= dépenses systématiques » est souvent de mise.
N’oublions pas que la vigilance est indispensable pour la CEA, en effet depuis les récentes réformes budgétaires, les collectivités locales ne collectant plus les taxes d’habitation et les taxes professionnelles ont de moins en moins de marge de manœuvre sur leurs budgets, et sont de facto de plus en plus dépendantes des dotations de l’Etat.
Dans ce contexte, tout invite effectivement à la prudence en matière d’investissement et le fait de conserver une trésorerie certes importante permettra au moins de voir venir en cas de crise majeure ou en attendant d’y voir plus clair en matière de revenus publics.
D’autre part le plan de financement pluriannuel de 3,3miliards € est toujours d’actualité et nécessitera fatalement une gestion saine et responsable des deniers publics.
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