Erstein – Suite à l’évocation, il y a quelques, jours, des problèmes récurrents d’insécurité à Erstein, qui avaient mené des habitants du quartier de la Filature à organiser une pétition, nous avons interrogé à ce sujet un élu de cette ville, le conseiller municipal Kévin Diebold.
Alsace Actu : M. Kévin Diebold, vous êtes conseiller municipal d’opposition à Erstein. Pouvez-vous tout d’abord nous présenter les forces politiques en présence au sein du conseil municipal de cette ville?
Kévin Diebold : Il y a actuellement trois forces politiques au sein du conseil municipal. C’est une petite ville de plus de 10 000 habitants, il n’y a pas de forces politiques avec une étiquette de parti comme dans les grandes villes comme Colmar, Strasbourg, voire même Illkirch…
J’ai été candidat pour la deuxième fois l’année dernière lors des élections partielles. À l’issue de ces élections trois forces se sont retrouvées au conseil municipal. Je suis à la tête d’un groupe d’opposition, nous sommes deux élus. La liste menée par l’équipe municipale sortante (2020-2022) forme un groupe minoritaire avec 5 élus et la troisième force est le groupe majoritaire élu depuis juillet 2022.
Alsace Actu : Concernant l’insécurité à Erstein, des habitants du quartier de la Filature avaient lancé une pétition au cours de l’été. Quels sont les problèmes en la matière ?
Kévin Diebold : Les problèmes sont exactement ceux cités dans cette pétition. Quotidiennement nous voyons des dégradations, des vols, de la musique trop forte, des déchets de fast-food jetés volontairement par terre à côté des poubelles et
cela va facilement jusqu’à des menaces ou des prises à parties contre les habitants du quartier !
Alsace Actu : L’actuelle municipalité dirigée par Benoît Dintrich est issue des élections partielles des 3 et 10 juillet 2022. À l’époque, vous aviez invité le maire à « nommer les vrais problèmes et non à les dissimuler ». Qu’entendiez-vous par là ?
Kévin Diebold : J’entendais par là qu’il faut avoir le courage de prendre le taureau par les cornes.
On ne peut pas s’occuper de la sécurité de notre ville, du bien-être des habitants avec des œillères et en dissimulant certains aspects pour des raisons idéologiques.
J’avais invité monsieur le Maire à ce que la mention « Sécurité » reste précisée pour la commission « Urbanisme, Environnement et Cadre de vie ». La nouvelle municipalité donne l’impression de mettre l’aspect « sécurité » de côté en abandonnant ce terme dans la commission en question.
Alsace Actu : Si on en croit un article paru récemment dans la presse régionale, la nuit du Nouvel-An semble avoir été le théâtre de violences à Erstein. Que s’est-il passé ?
Kévin Diebold : En effet, dans la nuit du 31 décembre une dizaine de jeunes ont mis le feu à une barricade puis, une fois que les pompiers sont venus éteindre le feu, ces mêmes jeunes ont tiré sur eux à l’aide de feux d’artifice ! Les gendarmes en ont aussi fait les frais car ils ont accompagné le service incendie sur les lieux ce soir-là. Les PSIG ont également dû intervenir en renfort…
D’importants dégâts ont été déplorés. Pour moi,
c’est intolérable que des familles et des Ersteinois commencent l’année dans la peur
et la tourmente qui touche leur quartier si paisible en temps normal.
Alsace Actu : Les constats que vous faites à propos de l’insécurité à Erstein sont assez parlants. Quelles sont vos propositions concrètes à ce sujet ? Qu’en est-il de l’autre groupe d’opposition au sein du conseil municipal ?
Kévin Diebold : Lors des élections municipales partielles nous avons été l’un des rares groupes à avoir un réel programme contre l’insécurité et pour le bien de notre ville et de ses habitants.
Nous avions entre autres proposé de développer la vidéo-surveillance dans les secteurs à risques, de créer un réseau de voisins vigilants et de renforcer la présence de la police municipale. La sécurité fait partie de nos priorités.
Située à 20 km au sud de Strasbourg, Erstein est une ville d’environ 10 000 habitants. Lors des élections municipales de 2020, la mairie avait été remportée par Michel Andreu-Sanchez (LR), collaborateur parlementaire, juriste, et conseiller régional du Grand Est. Suite à des dissensions au sein de sa majorité municipale ayant conduit à la démission de plus d'un tiers des membres du conseil municipal, des élections partielles ont eu lieu les 3 et 10 juillet 2022, qui ont porté une nouvelle équipe à la mairie, sous la direction de Benoît Dintrich.
Photo : Kévin Diebold
