D’Stammtisch : L’origine d’une tradition conviviale

A une époque pas si lointaine où les distractions étaient limitées il était coutumier que les hommes se réunissent après le repas du dimanche pour aller jouer aux cartes, notamment à la belotte ou « Derdele » en alsacien.

Cette habitude séculaire contribua à ériger un lieu de rencontre sociale dans les winstub et autres bierstub du coin et fait souvent oublié : alors qu’internet et la télévision n’étaient pas encore les sources principales de distractions dans nos foyers chaque village possédait au moins un bistrot ou une taverne dans laquelle il faisait bon se retrouver après une dure journée de labeur.

Le Stammtisch qu’on fréquentait était bien souvent celui auquel on « appartenait« , véritable marqueur social ; il n’était pas ouvert à n’importe qui, on se regroupait alors par communauté, par corporation et de manière plus générale selon les rapports qu’on entretenait les uns avec les autres.

Mais le Stammtisch ne constituait pas un club fermé, loin de là, il arrivait même qu’un étranger se fasse inviter, c’était alors une grande marque de reconnaissance.

L’usage du Stammtisch s’est peu à peu démocratisé au fil des décennies. Il s’agit de nos jours en toute simplicité, pour des habitués de se retrouver entre connaissances de longues dates, membres d’une association, d’une entreprise ou même d’un mouvement politique et de discuter des événements du jour.

Si aujourd’hui on n’y joue plus aux cartes (quoi que) , on peut profiter de ce moment de concorde sociale pour y lire ensemble les nouvelles dans le journal sans oublier de les commenter et d’en débattre bien évidemment, les réseaux sociaux d’antan en quelque sorte, l’anonymat en moins .

Autrefois les mercredis ou les samedis étaient particulièrement dédiés à la discussion « ratsche » en alsacien, bien souvent rendez-vous était donné chez le coiffeur, une source inépuisable d’informations locales et de ragots en tout genres, bref : l’homme le plus renseigné du village ne coupait pas les cheveux en quatre pour alimenter les Stammtisch’ locaux.

Source illustration : Alsace Actu

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