Alsace – Les hausses plus que significatives des prix de l’énergie dues, entre autres, aux sanctions prises contre la Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine continuent de porter des coups très durs à de nombreuses entreprises, en Alsace comme ailleurs, mettant gravement en danger de nombreux emplois.
Ainsi, le 5 janvier, un cas parmi d’autres, l’Hôtel Restaurant des Vosges, situé à Sewen, près de Masevaux dans le sud-ouest du Haut-Rhin, a fait savoir sur Facebook qu’il se voyait dans l’obligation de fermer provisoirement l’établissement :
« Nous avons officiellement pris la décision de fermer l’établissement jusqu’au 1er avril […] à cause d’un surcoût énorme de nos factures d’électricité qui ne nous permet plus de poursuivre l’activité en tant que telle. […] Nous n’avons pas le choix.
[…] Les ouvertures seront donc très ponctuelles faute de pouvoir chauffer nos locaux et de faire fonctionner la cuisine, nous assurerons uniquement les demandes de groupes au restaurant (capacité limitée) et nous proposerons un menu spécial pour la Saint Valentin. […] Le spa et l’hôtel resteront complètement fermés ».
Et ce n’est pas là un cas isolé, loin de là. De nombreux professionnels sont désormais confrontés à des problèmes semblables de nature à remettre en question leur survie économique et financière. Ainsi, le cas de la boucherie Burg à Marlenheim (à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Strasbourg), où, comme le déclare son gérant, David Murail, la « facture de gaz et d’électricité [est passée] de 1500 euros […] à plus de 5000 euros » par mois : « Aujourd’hui, on travaille pour payer l’électricité. […] Si demain on a un pépin ou quoi que ce soit, on ne peut plus réagir. On est sur la corde raide toute l’année. » Les professionnels se plaignent notamment du fait que ledit « bouclier tarifaire » annoncé par le gouvernement « ne concerne pas tant d’entreprises que ça ».
Même son de cloche du côté de l’entreprise de charcuterie Maurer Tempé Alsace à Kingersheim, près de Mulhouse « confrontée à la hausse des matières premières et la rareté de l’approvisionnement de certains produits ».
La situation concerne par ailleurs aussi des établissements et des équipements publics : La communauté de communes de la vallée de la Bruche vient de décider de fermer la piscine de La Broque pendant les mois d’hiver en raison « de la flambée des prix du gaz ». Le prix a quadruplé.
De leur côté les copropriétés sont également touchées, comme en témoigne le président du conseil syndical d’une petite copropriété de l’Eurométropole de Strasbourg : « Notre gestionnaire d’immeuble […] nous a indiqué en novembre que nos factures annuelles allaient passer pour l’immeuble de 10.000 à 100.000 euros. On a halluciné! »