C’est un débat qui a lieu chaque année à la belle saison : la chasse a t-elle permis de réduire suffisamment les populations de sangliers dans nos forêts alsaciennes ? Un enjeu important pour les agriculteurs.
Le sanglier, animal emblématique et endémique d’Europe a toujours eu bonne réputation dans nos régions contrairement au loup ou au lynx (voir notre article)
Symbole de fertilité et de force pour les celtes, de luxure pour les chrétiens il faut dire que l’animal bénéficie d’un capital sympathie important, sauf bien entendu pour les agriculteurs qui déplorent depuis toujours les dégâts que l’espèce peut causer aux cultures du fait d’une présence envahissante et intrusive.
Contrairement à d’autres animaux mal considérés, le sanglier n’a pas connu de phase d’extermination au cours des siècles, cela est dû à une prolifération excessive, difficilement contrôlable.
Plusieurs facteurs expliquent une augmentation des populations de sangliers
Premièrement il faut savoir que le sanglier mâle est polygame, ce qui augmente considérablement ses capacités de reproduction, l’espèce connaît un temps de gestation relativement court, environ 4 mois et les femelles mettent bas entre Avril et Mai avec des portées de 6 à 8 marcassins.
La maturité sexuelle arrive à l’âge d’un an chez les sangliers, ajoutons à cela d’un hiver doux et une nourriture abondante et c’est reparti pour un tour chaque année au printemps avec une croissance exponentielle des individus.
Seul remède à la surpopulation : la régulation par la chasse
N’en déplaise aux écologistes les plus forcenés, il n’y a guère que la pratique ancestrale de la chasse pour réduire le nombre de sangliers, la nature étant bien faite, il se trouve que l’animal est délicieux à manger et que sa cuisine se décline sous de nombreuses formes.
Cependant, cette année encore, les agriculteurs pointent du doigt les chasseurs alsaciens, dénonçant leur laxisme et leur mauvaise volonté à exterminer les sangliers qui se répandent et ravagent les cultures.
La FDSEA du haut-rhin (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) a d’ailleurs organisé une conférence de presse mardi pour protester devant l’augmentation des dommages causés par les sangliers.
N’oublions pas que selon le règlement de la chasse, ce sont les fédérations de chasseurs qui payent annuellement les dommages causés aux agriculteurs par le gibier et que l’année dernière la facture s’élevait à la modique somme de 2 millions d’euros pour le Haut-Rhin.
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