La Suisse, réputée pour sa neutralité fiscale, pourrait voir son attractivité diminuée pour les grandes fortunes si la Jeunesse socialiste parvient à persuader la majorité des électeurs d’adopter leur proposition de taxe sur les « super riches » afin de financer la lutte contre le changement climatique.
Jeudi, ils ont officiellement déposé les signatures nécessaires pour que leur initiative, sobrement intitulée « Pour l’avenir« , soit soumise au vote populaire, s’inscrivant ainsi dans la tradition de la démocratie directe chère à ce petit pays alpin.
La branche jeunesse du Parti socialiste suisse (JS) affirme avoir rassemblé plus de 140 000 signatures, dépassant largement le seuil requis de 100 000, permettant ainsi au peuple suisse de se prononcer sur cette proposition ambitieuse.
Cette initiative propose un impôt successoral de 50% sur les montants dépassant les 50 millions de francs suisses (53 millions d’euros), destiné à financer la nécessaire transition écologique de l’économie suisse.
Selon les estimations du groupe, une telle taxe générerait environ 6 milliards de francs suisses par an, une somme considérable pour ce pays de 9 millions d’habitants, abritant 41 milliardaires en 2022 selon une étude de la banque UBS, ainsi que des centaines de milliers de millionnaires.
Les fonds ainsi collectés seraient alloués par les JS à la rénovation de bâtiments, au développement de sources d’énergie renouvelable, et à la promotion des transports publics.
La vice-présidente de la JS, Mélanie Rufi, a déclaré dans un communiqué que le nombre significatif de signatures démontre le désir de la population d’adopter une politique climatique cohérente et socialement équitable.
Bien que la validité des signatures doive encore être vérifiée, la JS affirme avec conviction que la grande majorité d’entre elles seront approuvées, laissant peu de doute quant à la participation des électeurs suisses dans cette affaire.
Lors d’un vote en juin dernier, les électeurs suisses ont massivement soutenu un nouveau projet de loi sur le climat visant à conduire le pays alpin vers la neutralité carbone d’ici 2050.
Mirjam Hostetmann, autre vice-présidente de la JS, a souligné la nécessité d’actions plus poussées, insistant sur le fait que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. « La crise climatique est là, et une action immédiate et étendue est indiscutable.«
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