Dans la nuit du 7 au 8 mai, une série de séismes d’une magnitude variant entre 1 et 2,2 a secoué la région de Betschdorf, située au nord de Haguenau, relançant ainsi le débat sur l’installation de nouvelles centrales géothermiques profondes dans la région.
Ces événements sismiques, détectés par le réseau national de surveillance sismique (Renass), ont eu lieu entre 23 heures et 2 heures du matin, avec un pic d’activité vers 23h10.
Plusieurs habitants de la commune ont témoigné avoir ressenti des secousses et entendu des bruits inhabituels.
Selon les experts du Renass, ces séismes sont dits « induits« , c’est-à-dire qu’ils ont été déclenchés par des activités humaines, en l’occurrence, l’exploitation de la centrale de géothermie profonde à Rittershoffen. Cette centrale, opérationnelle depuis 2016, fournit de la chaleur à l’usine Roquette de Beinheim. Des critères tels que la proximité des séismes avec le site de Rittershoffen et leur synchronisation avec l’activité d’injection d’eau géothermale renforcent cette hypothèse.
Jean Schmittbuhl, directeur de recherche CNRS à l’université de Strasbourg, souligne que ces séismes sont une réponse naturelle du système géologique et que les opérateurs de la centrale sont responsables de la gestion de cette sismicité.
L’opérateur de la centrale, Electricité de Strasbourg, a réagi en abaissant le débit d’injection d’eau géothermale en guise de mesure préventive, et maintient cette précaution jusqu’à l’arrêt programmé de la centrale pour maintenance le 10 mai.
Ces événements rappellent les précédents séismes induits par l’activité géothermique, notamment ceux de 2019 autour de Strasbourg, qui avaient entraîné des dégâts considérables. Les projets de nouvelles centrales géothermiques dans la région suscitent ainsi des inquiétudes parmi les habitants et les associations environnementales, qui demandent un audit approfondi et des mesures de protection adéquates.
source illustration : wikimédia Emilius123 CC BY-SA 4.0