Alors que les températures ont chuté drastiquement dans la partie nord de la France ces derniers jours, une lueur de réjouissance s’installe parmi les viticulteurs alsaciens. En cette fin janvier 2024, certains ont pris le risque de laisser des grappes de raisin sur pied pour les exposer au gel, dans l’espoir de produire le précieux vin de glace.
Le vin de glace, un nectar précieux d’origine allemande, trouve aussi ses racines en Alsace, où des viticulteurs audacieux se lancent dans l’aventure de cette boisson élaborée à partir de raisins gelés naturellement. Les températures extrêmement basses, atteignant -7 °C en France et même -9 °C en Allemagne, sont la condition essentielle pour cette élaboration.
Le processus, datant du XVIIIe siècle et appelé « Eiswein » en Allemagne, ou « Icewine » au Canada, est principalement pratiqué en Alsace sous des appellations spéciales, résultat des choix avisés des viticulteurs.
Dépendants des conditions météorologiques parfois capricieuses les viticulteurs prennent des paris météorologiques pour obtenir un breuvage rare, certaines années, par manque de froid, la récolte du vin de glace est tout simplement impossible.
Le processus de fabrication du vin de glace exige de la patience et une anticipation méticuleuse des conditions climatiques, la stratégie consiste à laisser une quinzaine d’ares sur un sol granitique, offrant une excellente filtration et empêchant la pourriture acide. Malgré les défis liés aux intempéries et aux attaques d’animaux, il est possible d’obtenir quelques centaines de litres de vins de glace sur une exploitation moyenne .
Le vin de glace, souvent vendu aux alentours de 100 euros les 50 cl en Alsace, demeure un produit d’exception, entouré de mystère et de rareté. L’appellation elle-même est protégée en Allemagne, ce qui rend son inscription sur l’étiquette d’une bouteille française impossible.
Les viticulteurs alsaciens utilisent des termes tels que « grains nobles » pour décrire subtilement ce vin de niche, créant ainsi une expérience unique pour les connaisseurs.
Malgré les aléas météorologiques et les risques financiers associés à la production de ce breuvage rare, les viticulteurs alsaciens persistent dans cette aventure exigeante, véritable savoir-faire régional.
Même si le jeu comporte des pertes occasionnelles, en dépit des défis, les vignerons gardent espoir et continuent de cultiver le vin de glace car le jeu en vaut bien la chandelle.
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