Le 1er Août a été publié au journal officiel un décret qui interdit désormais d’utiliser l’appellation « Riesling » pour les vins contenant plus de 4 grammes de sucre par litre.
Cette nouvelle lubie qui illustre une nouvelle fois la standardisation forcenée à laquelle nos produits locaux sont soumis suscite une levée de boucliers chez nos vignerons alsaciens, en effet la disparition de l’appellation pour les Rieslings étiquetés jusqu’à présent ; demi-sec, moelleux et doux selon la nomenclature en vigueur risquerait à terme de réduire considérablement la présence de ce cépage emblématique de l’histoire vinicole alsacienne.
C’est d’ailleurs précisément le large éventail de saveurs, du sec au moelleux jusqu’aux vendanges tardives qui fait la renommée de ce cépage si particulier, originaire de la vallée du Rhin, il est cultivé en Europe depuis des siècles et se décline sous diverses appellations dans la plupart des pays européens.
Ajoutons, il faut bien le reconnaître sans chauvinisme mal placé, que c’est en Alsace qu’il excelle le mieux et qu’il est le plus raffiné.
Une pétition et des courriers à l’INAO
Devant la menace bien réelle d’amputation du Riesling, plusieurs vignerons ont organisé ce mois d’Août une campagne de sensibilisation qui a déjà été relayée auprès d’un large public en Alsace.
A l’initiative de Pierre Gassmann, producteur de vin de Rorschwihr à proximité de Sélestat, une lettre ouverte a été rédigée à destination de l’INAO : l’institut national de l’origine et de la qualité afin d’empêcher la validation du décret. Une pétition justement nommée « Il faut sauver le soldat Riesling » est également en ligne, vous trouverez le lien ici.
« Nous n’avons que 2 mois à compter du 1er août 2023 pour préserver cette diversité des Rieslings alsaciens demi-secs, moelleux et doux. »
Peut-on lire dans le manifeste de Pierre Gassmann, le temps presse donc pour les défenseurs du Riesling, qui, même si ils sont nombreux et déterminés devront se heurter à un récif titanesque afin de préserver un terroir et une tradition vinicole millénaire : de nombreuses décisions transcrites dans notre pays émanent en effet d’intérêts supra-nationaux dans une volonté continue de standardiser le monde dans lequel nous vivons.
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