Alors que les géants de l’immobilier enchaînent les faillites en Chine, l’horizon économique semble tout aussi sombre de l’autre côté de la Manche. La ville de Birmingham est désormais en faillite économique.
Au Royaume-Uni, la ville de Birmingham qui compte plus de 1,1 million d’habitants est officiellement placée sous la protection de la fameuse « section 114 », c’est à dire que l’ensemble du conseil municipal a désormais perdu ses pouvoirs de décisions, seules les dépenses dites « essentielles » sont maintenues.
Une mise sous tutelle dans un contexte de crise
C’est ce mardi 5 septembre que le couperet est tombé. La deuxième ville du royaume s’est déclarée en faillite, faisant craindre un scénario domino dans plusieurs agglomérations du pays de Shakespeare, ce scénario est en effet à probable compte tenu de la fragilité des finances des collectivités locales.
Certains facteurs globaux dépeignaient déjà un tableau bien sombre en ce milieu d’année: des grèves successives dans un système hospitalier encombré et désorganisé depuis des mois, la fermeture de dizaines d’établissements scolaires du fait du manque de moyens pour rénover les structures et surtout des dépenses sociales sans précédents qui ont littéralement explosé créant un gouffre dans les finances publiques.
Politiquement, la situation aura des répercussions au Royaume-Uni à un an des élections générales, on imagine déjà que les débats et les thématiques de campagne auront une orientation plutôt sociale. Au sujet des banqueroutes, les travaillistes de centre gauche fustigent la mauvaise gestion passée des conservateurs et ces derniers mettent en cause l’augmentation sauvage des dépenses sociales orchestrée par les travaillistes.
Les caisses sont vides
D’après le centre de réflexion « Institute for Government« , les financements en provenance de Londres ont chuté de 40% ces dernières années et selon le maire travailliste de Brimingham une estimation de la fédération des collectivités locales Sigoma estime que 26 collectivités locales britanniques pourraient se mettre en faillite dans les deux ans à venir.
Paradoxalement les recettes se portent bien, les anglais n’ont jamais payé autant d’impôts locaux, beaucoup peinent à expliquer les défaillances des services publics et le manque d’argent dédié aux investissements, seules pistes indiquées pour Birmingham par l’équipe municipale : un déficit estimé en début d’année à 87 millions de Livres ajouté à un investissement mal géré dans un système informatique à 100 millions qui aurait achevé les finances de la collectivité..
En attendant des éclaircissements, les villes anglaises semblent se diriger tout droit vers un enchaînement de faillites, affaires à suivre.
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