Le Conseil Départemental du Territoire de Belfort vient de marquer l’histoire en devenant le premier en France à voter en faveur du refus de prendre en charge les mineurs étrangers non accompagnés, s’engageant ainsi dans une lutte ouverte contre la politique d’accueil de l’État français en matière d’immigration.
Cette décision qui peut sembler radicale s’inscrit en fait dans un contexte de mécontentement généralisé au sein des conseils départementaux en France, provoqué par l’afflux massif de mineurs isolés étrangers de plus en plus nombreux et de plus en plus difficiles à gérer.
La responsabilité de protéger et de former ces jeunes venant principalement d’Afrique subsaharienne incombe jusqu’à présent aux départements, ce qui a créé des tensions croissantes dans ces collectivités locales, confrontées à des capacités d’accueil souvent insuffisantes.
Cependant, aucun département n’avait encore osé prendre une mesure aussi claire que le Territoire de Belfort. Le Conseil Départemental a adopté à l’unanimité une motion déclarant qu’il ne serait plus responsable de l’accueil des mineurs étrangers isolés au sein de ses structures dédiées à l’enfance. Fait suffisamment rare pour être souligné :
cette décision a été soutenue par la minorité politique de gauche, ce qui marque un consensus fort au delà des étiquettes politiques sur cette question épineuse.
Une logistique impossible à maîtriser
Le président du Territoire de Belfort, Florian Bouquet, membre de la formation Les Républicains (LR), estime que la mission fondamentale du département, celle d’assurer la prise en charge des mineurs en difficulté, est sérieusement mise en péril.
Selon lui, il existe 37 mesures de placement non appliquées concernant des familles du département, une situation qu’il qualifie d’insupportable. Nous apprenons également que les capacités d’accueil sont au bord de la rupture.
Dénoncer l’imposture des « Mineurs » isolés
Le Territoire de Belfort, l’un des plus petits départements de France, fait actuellement face à la gestion de 92 mineurs étrangers non accompagnés, parmi lesquels 68 se révèlent être en réalité majeurs, mettant en lumière l’imposture de ce statut ouvrant droit à des avantages supplémentaires pour les migrants dont beaucoup, jeunes adultes, se déclarent mineurs sans véritable contrôle en amont.
Le gant est donc jeté face à l’État qui se retrouve face à ses responsabilités. L’avenir nous dira si le Territoire de Belfort sera rejoint par d’autres départements français dans un mouvement plus général ou si il reconsidérera sa position devant les pressions qui vont émaner du gouvernement.
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