Le 3 octobre avait lieu une grande manifestation à Berlin contre la guerre, avec une coalition des forces politiques de gauche et de droite. En avez-vous entendu parler dans les médias français ? Non.
Alsace Actu a pu se procurer des informations sur place, par l’entremise de l’association française « apocalypse-non. com », qui a décidé d’y envoyer un groupe de français en délégation.
En ce jour de réunification allemande, près de 40 000 personnes recensées par le BSW, nouveau parti de Wagenknecht, ont participé à cette manifestation nationale pour la paix et pour l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine et à Israël.
Des slogans ont fleuri dans la foule comme « Stalingrad, cette fois sans nous » ou encore « 300 milliards pour la santé et le logement et pas pour les profits et les morts ». « Donner des armes c’est cautionner et alimenter des assassinats de masse ». « Qui veut la guerre doit y aller lui-même »
Beaucoup de slogans et de drapeaux demandaient la sortie de l’OTAN : « RAUS VON NATO » Beaucoup de remise en cause également, de l’extension actuelle de bases militaires de l’OTAN en Allemagne et dans l’UE.
SahraWagenknecht, figure emblématique du pacifisme allemand et fondatrice du parti BSW (BündnisSahraWagenknecht), a pris la parole. Elle a vivement critiqué Annalena Baerbock, la ministre Verte des Affaires étrangères, la qualifiant de « risque pour la sécurité« .
Elle a remis en question la perception de Vladimir Poutine, en interrogeant : « Si Poutine est un criminel, qu’en est-il de tous ces hommes politiques américains responsables des nombreuses guerres de ces dernières années ? » Cette déclaration a été accueillie par des applaudissements nourris, témoignant d’un soutien significatif à sa position.
Il est à noter que l’Allemagne occupe la deuxième place mondiale, juste après les États-Unis, en tant que fournisseur d’armement à l’Ukraine. Le chancelier Olaf Scholz réitère constamment l’engagement de son administration à soutenir l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire« . Cependant, des enquêtes récentes révèlent une évolution de l’opinion publique allemande depuis le début du conflit ukrainien.
Une étude d’opinion publiée début septembre met en lumière cette tendance :
• 51% des Allemands sont favorables à l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine
• 38% souhaitent la poursuite de ces livraisons
L’analyse détaillée de ce sondage révèle des divergences significatives selon les affiliations politiques :
• Les partisans de l’AfD (10% de l’électorat) et du BSW (6% de l’électorat) sont majoritairement en faveur de la cessation des livraisons d’armes
• En revanche, 74% des sympathisants des Verts préconisent non seulement la continuation, mais aussi l’intensification de cet effort
source photo d’illustration : Alsace Actu