Chaque année à l’approche de l’hiver, Strasbourg devient le théâtre d’un spectacle naturel singulier : l’arrivée massive de corbeaux migrateurs.
Ce phénomène, bien que temporaire, attire autant l’émerveillement que l’agacement des riverains, notamment dans des quartiers comme la place de Bordeaux, l’Orangerie ou encore près du Nouvel Hôpital Civil (NHC).
- Des oiseaux de passage en quête de refuge
Les corbeaux, majoritairement des freux et des choucas des tours, sont des migrateurs venus d’Europe du Nord et de l’Est. Ces oiseaux grégaires passent leurs journées à la campagne pour se nourrir, mais choisissent les grands arbres urbains pour s’abriter la nuit.
« On les voit tournoyer devant nos fenêtres et on les entend croasser, c’est impressionnant et bruyant« , raconte Fabrice G., habitant de la Cité de la Marne.
La migration des corbeaux dure environ 15 jours, le temps qu’ils trouvent de nouveaux cieux pour continuer leur périple, parcourant parfois jusqu’à 300 km en une seule journée.
- Pourquoi les villes ?
Les experts expliquent que les zones urbaines offrent aux corbeaux un refuge sûr, loin des prédateurs naturels comme les faucons pèlerins, les Grands-Ducs ou les autours des palombes, mais aussi des chasseurs. La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) a par ailleurs observé une baisse des populations de corvidés depuis 2012, ce qui rend leurs passages en ville d’autant plus remarquables.
- Une organisation impressionnante
Chaque soir, une phase de prérassemblement précède le choix du dortoir. Les oiseaux, regroupés sur un premier arbre, croassent bruyamment avant de s’envoler ensemble vers leur site de repos nocturne. Ces rassemblements intriguent toujours les chercheurs, qui tentent de percer les mystères de leurs déplacements grâce à des études et des GPS installés sur certains individus.
- Un retour à la campagne attendu en décembre
Ce phénomène migratoire s’achèvera progressivement à partir de décembre. Les corbeaux regagneront alors leurs territoires pour préparer la saison de reproduction. En attendant, les Strasbourgeois doivent cohabiter avec ces visiteurs nocturnes, entre le tumulte de leurs cris et la poésie de leurs vols groupés.
En attendant, les Strasbourgeois doivent cohabiter avec ces visiteurs nocturnes, entre le tumulte de leurs cris, la poésie de leurs vols groupés mais aussi leurs innombrables déjections qui font le malheur des automobilistes et le bonheur des stations de lavage.
photo d’illustration : pixabay