« Ce boycott va tuer la société » Elon Musk ne fait pas ici référence au récent retrait d’Anne Hidalgo du réseau social X mais plutôt à la fuite massive des annonceurs publicitaires qui s’accentue, un an après le rachat de Twitter par le milliardaire.
Habituellement très sûr de lui, le magnat de la tech, Elon Musk, a récemment pris un ton plus dur en évoquant la fuite des annonceurs de son réseau social X ajoutant que le monde entier reconnaîtra les annonceurs comme les fossoyeurs de l’entreprise.
En août, une première vague d’annonceurs avait déjà déserté Twitter Ads, la tendance semble se confirmer avec de nouvelles marques qui suivent le mouvement arguant des positionnements idéologiques divergents et mettant en cause certaines polémiques qui visent Elon Musk sur la trop grande liberté d’expression qui règne désormais sur la plateforme.
Ces dernières semaines, des géants tels qu’Apple et Disney ont donc rejoint le boycott, A ce sujet Musk a déclaré : « Ils veulent me faire chanter avec la publicité, avec de l’argent ? Allez vous faire foutre.«
- Un exode des annonceurs qui pourrait durer
Selon plusieurs observateurs et spécialistes des réseaux sociaux, la plateforme X ne serait de toute façon pas calibrée pour favoriser le développement des marques, il est donc peu probable que celles-ci subissent des déconvenues financières en quittant le média .
Selon SensorTower une plateforme d’intelligence numérique qui fournit des données sur le marché digital, la moitié des 100 premiers annonceurs américains du réseau social en octobre 2022 a déjà complètement mis fin à leurs dépenses publicitaires. Parallèlement à cette fuite des annonceurs, la santé financière de la plateforme est précaire, avec une anticipation d’une contraction de 54 % du chiffre d’affaires provenant de la vente d’espaces promotionnels.
- La menace financière et l’inflexibilité de Musk
Elon Musk et son équipe ont lancé plusieurs formules payantes, mais le réseau social demeure gratuit par défaut et dépend toujours en grande partie de ses recettes publicitaires.
Bien que X n’ait pas communiqué de chiffres officiels, toutes les estimations indiquent une baisse sensible du nombre d’utilisateurs, évaluée à 45 % pour les usagers mensuels au début du quatrième trimestre par rapport à la même période de l’année précédente.
En plus du départ apparent de nombreux comptes influents, de grandes entreprises telles que Coca-Cola, PepsiCo, JPMorgan et Starbucks ont cessé de publier du contenu depuis des semaines, malgré leur présence régulière antérieure.
- Une issue financière incertaine
Malgré une réduction de plus des deux tiers de ses effectifs, X compte encore environ 2 000 employés et reste soumis à des coûts fixes importants. De plus, la dette colossale contractée par Elon Musk pour l’acquisition de X, maintenant supportée par la plateforme, prévoit le versement de plus d’un milliard de dollars d’intérêts et principal chaque année.
D’autre part, la plateforme concurrente Thread (produite par META) a récemment annoncé sa volonté de concurrencer directement X en débarquant sur les réseaux de l’UE début 2024
Mercredi, Elon Musk a laissé entendre qu’il ne renflouerait pas X en cas d’impasse financière, adoptant une position jusqu’au-boutiste: « Si la société fait faillite à cause d’un boycott d’annonceurs, elle fera faillite. »
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