Depuis le 14 octobre, le cirque Crone a planté ses chapiteaux sur le parking du magasin Intersport dans le quartier Hautepierre de Strasbourg. Ce choix d’installation, pourtant non autorisé par les autorités municipales, a poussé la mairie à porter plainte pour occupation illégale du domaine public. Selon la municipalité, le cirque a pris place sans aucune autorisation officielle entre le square Fritz Stephan et la rue Cerf Berr, à proximité du centre commercial.
- Une autorisation contestée
Le directeur du cirque Crone affirme de son côté avoir obtenu une permission d’Intersport pour installer ses équipements. Il précise même avoir entamé la démarche un mois auparavant. Selon lui, ce n’est pas la première mairie à repousser l’installation. Beaucoup d’entre elles refusent de recevoir ou d’accorder un rendez-vous avec les cirques, notamment à cause des animaux. Ils n’ont d’autre choix que de s’installer sur des terrains privés, comme à Hautepierre.
Or, la direction d’Intersport conteste fermement cette version. Elle souligne que le magasin n’a fourni aucune autorisation cette année et rappelle être locataire de cet espace, sans autorité légale pour octroyer de tels accords. Selon eux, l’an dernier, le cirque Crone avait tenté d’utiliser un document tamponné par le magasin, sans valeur juridique. Cette année, ils ont probablement refait une copie. Intersport a donc déposé plainte à leur tour.
- Des antécédents dans la région
Cette installation sauvage n’est pas un cas isolé pour le cirque Crone, qui cumule des expulsions à répétition. En septembre dernier, il avait été sommé de quitter le parking d’un Brico Dépôt à Essey-lès-Nancy après une dizaine de jours d’occupation sans autorisation.
L’été avait également été marqué par des incidents similaires à Mont-Saint-Martin, Pont-à-Mousson, Houdemont et Toul.
Le cas du cirque Crone résonne dans un contexte où de plus en plus de villes françaises adoptent des mesures strictes à l’égard des cirques utilisant des animaux sauvages, nourrissant ainsi un débat brûlant entre traditions de divertissement et éthique animale.
- Une question ouverte pour l’occupation de l’espace public
Avec cette nouvelle affaire d’occupation non autorisée, la Ville de Strasbourg entend envoyer un message fort et insiste sur sa volonté de protéger l’égalité de traitement des usagers de l’espace public. Cette affaire laisse en suspens une question cruciale pour les cirques itinérants : quelles alternatives s’offrent à eux pour assurer leur survie face aux restrictions croissantes ?
Alors que la mairie et Intersport se disent déterminés à éviter d’autres abus similaires, la tension entre les collectivités et les cirques nomades reste vive. Pour l’heure, l’installation du cirque Crone à Strasbourg relance un débat complexe qui, au-delà de l’occupation illicite, met en lumière la mutation profonde du modèle de divertissement.
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