La tension persiste dans le bras de fer entre le gouvernement et les agriculteurs, alimentant un climat de méfiance et d’inquiétude quant à la rémunération équitable des producteurs. Dans cette saga législative, le président de Lidl, Michel Biero, se distingue par des propositions audacieuses, estimant qu’il est temps de mettre fin à un « jeu de dupes » qui perdure depuis trop longtemps.
Michel Biero s’est exprimé avec conviction, soulignant la nécessité de réformes substantielles pour véritablement améliorer la situation des agriculteurs. Le dirigeant de Lidl s’est attaqué en premier lieu à la loi de modernisation de l’économie (LME), qu’il considère comme une entrave plutôt qu’une solution.
Concrètement, la LME régit les négociations commerciales entre les distributeurs et les industriels, mais pour Michel Biero, elle est devenue obsolète et opaque. Pour illustrer son point de vue, il a exposé sur le plateau de télévision deux contrats : un accord de 400 pages conformément à la LME avec un industriel, et un autre de seulement 4 pages pour l’une de ses marques distributeurs, impliquant l’agriculteur et l’industriel. Selon lui, la LME sert davantage les intérêts industriels que ceux des agriculteurs.
« Mes propositions sont simples : il faut réformer la LME et instaurer un prix minimum garanti »,
a déclaré Michel Biero.
Il a plaidé en faveur d’une collaboration collective pour définir des prix planchers et a suggéré l’idée d’un engagement commun, stipulant, par exemple, qu’aucun litre de lait ne devrait être acheté en dessous de 46 centimes dans les trois prochains mois. Une approche qui vise à assurer une rémunération juste et décente pour les agriculteurs.
En outre, le président de Lidl a proposé l’établissement d’un prix de vente minimum pour les distributeurs, mettant en lumière des exemples de prix dérisoires sur certains produits. Il a souligné la nécessité de transparence pour éviter un « jeu de dupes« , tout en appelant à une révision complète de la LME, qu’il considère comme désuète en 2024.
Dans un contexte où le gouvernement annonce de nouvelles mesures pour renforcer le dispositif Egalim, la direction de LIDL plaide pour des réformes plus profondes et immédiates, soulignant que l’intervention législative est nécessaire en l’absence de volonté collective.
Source illustration : Pixabay