A l’approche d’Halloween revenons sur la sombre légende d’Hans Trapp personnage central et terrifiant des contes alsaciens de notre enfance.
Il était une fois, dans les paisibles contrées d’Alsace, une légende qui perdurait à travers les âges. Une légende qui, comme l’or des feuilles d’automne, éclairait et obscurcissait à la fois les longues nuits d’hiver.
Cette légende raconte l’histoire de Hans Trapp, un homme qui défia les lois divines et embrassa les ténèbres de l’âme humaine.
Au cœur de l’Alsace, connue pour la beauté de ses forêts mystérieuses et la majesté de ses châteaux, une sinistre figure se cachait parmi les ombres. Hans Trapp était à l’origine un chevalier querelleur et orgueilleux nommé Hans Von Trotha qui vécu au XVe siècle, en conflit régulier avec le pouvoir religieux suite à l’acquisition du château de Bertwartstein alors sur les terres de l’Église.
Sa cupidité et sa cruauté étaient aussi légendaires que sa richesse. Il croyait que son pouvoir, obtenu par des moyens impies, était au-dessus de tout, y compris des lois de la morale et du bien commun.
Les habitants de la région encouragés par le clergé local murmuraient qu’il était maudit, un paria, il aurait même pactisé avec le diable. L’Église, pour mettre un frein à ses agissements impies, décida de l’excommunier, peut être plus pour s’approprier son château et ses biens que pour le salut de son âme mais cela est une autre histoire. Hans Trapp, abandonné par l’Église et l’humanité, sombra encore plus profondément dans les ténèbres de son âme tourmentée.
La légende d’Hans Trapp raconte que, chassé de la société, il se retira dans les sombres forêts alsaciennes. Là, il se déguisa en une créature terrifiante, couvrant son corps de branches de sapin et son visage d’un masque effrayant.
Il devint un ermite des bois, vivant comme une bête sauvage et adoptant le surnom « Trapp » en référence au bruit sinistre de ses pas.
Cependant son désir de puissance ne s’éteignit jamais. Selon la légende Il erre toujours dans les bois, effrayant les villageois, particulièrement les enfants qu’il pourchasse en forêt afin de les dévorer.
On disait qu’il punissait particulièrement les méchants et les désobéissants, et que sa présence était une malédiction pour ceux qui étaient pris dans ses griffes.
Cependant, l’histoire d’Hans Trapp est également empreinte de mélancolie. Certaines versions de la légende suggèrent que sa quête de pouvoir l’a finalement rendu vulnérable à sa propre vanité.
Son errance solitaire dans les bois symbolise la solitude de l’âme corrompue, cherchant à se racheter d’une manière ou d’une autre.
La légende d’Hans Trapp rappelle aux alsaciens la dualité de la nature humaine, la fragilité de la morale et le pouvoir des choix que nous faisons. Elle est une histoire sombre, mais elle porte aussi un message d’avertissement, incitant chacun à réfléchir à la véritable nature de la richesse, de la puissance et de la moralité.
Ainsi, chaque fois qu’une brise froide traverse les forêts de l’Alsace, portant avec elle les murmures de la légende, les habitants se souviennent de Hans Trapp, l’homme au cœur ténébreux, et méditent sur les conséquences de leurs propres choix.
La légende d’Hans Trapp reste gravée dans la mémoire collective de l’Alsace, un rappel éternel de la dualité de l’âme humaine, entre lumière et ténèbres.
Et, bien que les siècles aient passé, l’histoire de cet homme maudit continue de hanter les nuits alsaciennes, rappelant à tous que les ombres les plus sombres sont parfois celles qui résident en nous.
Source photo : Alsace Actu