« Trop écolo », « pas assez suisse », « hors sujet » ; les réactions se multiplient suite à la publication du visuel d’annonce de la fête nationale suisse le 1er Août prochain à Genève.
Alors que la Suisse est célèbre pour ses drapeaux aux balcons et pas seulement les jours de match, à Genève le moins que l’on puisse dire c’est que les croix fédérales ne seront pas au rendez-vous le 1er Août pour la fête nationale.
Seul un minuscule renard à dos de tortue en bas de l’affiche brandit un encore plus minuscule drapeau helvétique.. pas de quoi susciter la ferveur patriotique même si par les temps qui courent, le minimalisme s’invite partout.
La fête nationale suisse fut célébrée pour la première fois en 1891, à l’occasion du 600e anniversaire du pacte de 1291 qui entérina l’existence politique de la confédération, ce pacte historique jure une alliance éternelle entre ses signataires contre tout agresseur. Il fut conclu par les représentants des trois cantons primitifs : Uri, Schwytz et Nidwald, chaque année le patriotisme helvétique est donc célébré le 1er Août en mémoire de l’union des cantons.
Depuis la publication de ce visuel qui se veut innocemment tourné vers la nature triomphante, de nombreuses voix se font vivement entendre de l’autre côté des Alpes dénonçant un manque évident de patriotisme et une tendance écolo qui vise à supplanter les marques les plus évidentes de sentiment national.
Le choix du visuel ne relève visiblement pas du simple hasard , la nouvelle municipalité genevoise, écologiste bien évidemment, en place depuis juin 2023, souhaite en effet une fête zéro déchets et même zéro électricité pour les animations foraines, ainsi peut-on lire sur le site de la ville de Genève :
« Le concept de la fête a été pensé pour réduire son impact carbone au maximum. Les déplacements et le nombre de véhicules motorisés sur site ont été limités, la fête foraine se déroulera quasiment sans électricité, une des scènes fonctionnera à l’énergie solaire et la sobriété a guidé le choix des décors des spectacles. En outre, afin de s’adapter au réchauffement climatique, la configuration des lieux vise à maximiser les zones d’ombre. Pour la première fois, la manifestation utilisera de la vaisselle réutilisable et non consignée et un bilan carbone sera réalisé. »
Tout un programme donc, reste à voir si ce militantisme écologiste au cœur des festivités sera au goût des participants, et si l’affluence ne se déportera pas vers d’autres villes suisses plus démonstratives quant aux couleurs nationales.
- Source images : Ville de Genève, affiche : Emanuelle Houdart