Alsace – Malgré les dénégations si ce n’est le déni du maire, Benoît Dintrich, qui minimise les faits, l’insécurité demeure un sérieux problème pour Erstein, une petite ville à une vingtaine de kilomètres au sud de Strasbourg.
Une pétition des habitants de la Filature
Au courant de l’été 2022, des habitants du quartier de la Filature avaient présenté à la municipalité une pétition signée par une soixantaine de personnes dans laquelle ils dénonçaient le fait d’être « confrontés de manière récurrente à des nuisances de tous ordres : incivilités, insécurité, tapages nocturnes, dégradations, tentatives de vol… […] en particulier la nuit de 22 heures à 3 heures [du matin] et/ou en soirée.
Des groupes s’installent régulièrement et accaparent les espaces privés au détriment de la vie tranquille et familiale du quartier ».
Il en est de même « sur l’aire de jeux pour les enfants » où ces groupes « détruisent le mobilier urbain en plus de jeter de jeter des déchets à terre et de mettre feu aux poubelles… »
Cette pétition réclamait en conséquence la mise en place de « moyens qui permettent une meilleure surveillance des lieux », dont une clôture pour l’aire de jeux, « des caméras véritablement opérationnelles » et « des passages réguliers de la police ».
La réaction du maire, Benoît Dintrich, à cette demande pressante de ses administrés, a été de minimiser les faits en arguant de ce qu’il n’y aurait que peu de plaintes concrètes auprès de la police et de la gendarmerie.
La municipalité institutionnalise le laxisme
Dans le même temps, la nouvelle équipe municipale mise en place suite aux élections partielles des 3 et 10 juillet 2022 a décidé de remplacer la commission « sécurité » par une commission intitulée « cadre de vie », sur quoi le conseiller municipal d’opposition, Kévin Diebold, avait invité le maire à « nommer les vrais problèmes et non à les dissimuler », ce dernier lui répondant alors qu’il y avait à Erstein certes
« un sentiment dû aux faits d’incivilités mais pas d’insécurité… »
Les faits continuent de lui donner torts comme en témoigne un article des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) de début février 2023, dans lequel on apprend que « dix jeunes âgés de 13 à 18 ans ont été interpellés suite aux violences survenues [dans] la nuit [du] 31 décembre dernier. »
Les prévenus « avaient mis le feu à une barricade puis tiré à l’aide de feux d’artifice sur les pompiers […] et sur les gendarmes »
tandis que « le renfort du PSIG [Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie, ndlr.] de Sélestat avait été nécessaire pour faire cesser les violences ». À part ça, tout effectivement va très bien, Madame la marquise…
Photo : Wikimedia / Ralph Hammann (CC BY-SA 4.0)