Les ONG Bloom et Foodwatch tirent la sonnette d’alarme : les boîtes de thon, prisées des Français, présentent une « contamination généralisée au mercure ». Publiée ce mardi, leur enquête révèle l’ampleur de ce risque sanitaire caché. Comment le mercure se retrouve-t-il dans notre alimentation, quels dangers cela représente-t-il pour la santé, et quelles mesures sont envisagées ? Voici les points essentiels pour comprendre cette situation préoccupante.
Le mercure, parfois surnommé « vif-argent » pour ses reflets argentés, est un métal liquide naturellement présent dans l’environnement. Des phénomènes comme les éruptions volcaniques, l’érosion des sols ou les feux de forêt en libèrent, mais depuis la révolution industrielle, les activités humaines en sont devenues la principale source de diffusion. La combustion du charbon, la production de ciment et l’incinération des déchets l’émettent massivement, contaminant l’air, les sols et les cours d’eau.
Aujourd’hui, le mercure est présent dans divers produits de consommation, notamment dans les piles, batteries, certains thermomètres, ainsi que dans des produits cosmétiques éclaircissant. On le trouve encore dans les amalgames dentaires, bien que ceux-ci soient sur le point d’être interdits en Europe. Extrêmement volatil, le mercure se disperse dans l’atmosphère avant de se déposer dans les océans, où il est converti en méthylmercure par des bactéries – une forme hautement toxique.
Dans l’écosystème marin, le méthylmercure est absorbé par le phytoplancton, qui représente la base de la chaîne alimentaire.
Ce contaminant se transmet d’espèce en espèce par bioaccumulation et atteint les plus fortes concentrations chez les grands poissons prédateurs comme le thon. Ce phénomène naturel expose les consommateurs de thon à des taux de mercure bien plus élevés que ceux que l’on pourrait retrouver dans des poissons de petite taille.
Les effets du mercure sur la santé humaine sont graves et bien documentés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe cette substance parmi les dix plus préoccupantes au monde, en raison de sa forte toxicité pour le système nerveux. Cancérogène probable selon le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), le mercure est également à l’origine de troubles mentaux et de maladies neurologiques, comme la maladie de Minamata au Japon, qui fit de nombreuses victimes au XXᵉ siècle. L’exposition chronique peut provoquer des troubles cognitifs, moteurs et sensoriels, surtout chez les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Face à ce constat, les autorités de santé recommandent de limiter la consommation de poissons prédateurs comme le thon, au profit d’espèces moins contaminées comme les sardines ou le maquereau.
Varier ses sources de protéines animales est également conseillé pour réduire les risques d’exposition au mercure.
Alors que la contamination des boîtes de thon est désormais reconnue, les ONG demandent aux pouvoirs publics d’imposer des règles strictes et d’informer clairement les consommateurs sur les risques encourus. La transparence des informations et des seuils de sécurité adaptés deviennent des priorités pour protéger la population.
En attendant des mesures concrètes, il est prudent de revoir sa consommation de thon pour minimiser les risques. Le rapport de Bloom et Foodwatch appelle à une vigilance accrue concernant les produits de la mer, encourageant les consommateurs à se tourner vers des alternatives plus sûres.
source photo d’illustration : wikimédia CC BY-SA 3.0
1 commentaire
Brounahans l'Alsaco
Parce qu’il y aurait des produits alimentaires qui ne seraient pas pollués ? Mais on a trouvé la solution, on augmente les normes à partir desquelles cela devient toxique ! Les industriels de tous poils sont aux anges. Bigpharma aussi, plus de malades et son chiffre d’affaires grimpe, mais attention, on va faire des études pour déterminer le nouveau seuil de toxicité admissible ! Alors tout va bien,, on veille à la santé du citoyen et s’il tombe malade, c’est de la faute à pas de chance !