Après plus de huit mois d’investigations et l’audition de cinquante personnes, la commission d’enquête sur les émeutes urbaines survenues en France à l’été 2023, suite au décès de Nahel Merzouk, abattu par un policier le 27 juin 2023 à Nanterre (Hauts-de-Seine), a présenté son rapport mercredi. Voici les points essentiels de ce bilan qui comprend une vingtaine de propositions.
- Bilan des violences et des dégradations :
Entre le 27 juin et le 3 juillet, la France a été le théâtre d’une « vague de pillages et de violences sans précédent« , touchant 672 communes, avec plus de 1 000 blessés, deux décès et 684 élus ou personnes en mission de service public agressés.
Plus de 2 500 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, incluant des bâtiments publics et des commerces, avec des dommages estimés à environ un milliard d’euros, quatre fois plus qu’en 2005.
- Profil et motivations des émeutiers :
Environ 50 000 émeutiers ont été recensés, principalement des hommes français âgés de 23 ans en moyenne, célibataires, sans enfants, souvent hébergés par leurs parents et ayant un niveau d’éducation maximal de baccalauréat. Près de 60% sont des primo-délinquants, un tiers sont mineurs.
Les émeutes ont été motivées par divers facteurs, notamment un sentiment de relégation sociale et un mécontentement envers les institutions et les forces de l’ordre, sans lien direct avec la mort de Nahel pour la plupart des émeutiers.
- Propositions de la commission :
Mise en place d’un schéma national pour le maintien de l’ordre en cas d’émeutes, renforcement de l’équipement des polices municipales et augmentation de la vidéoprotection. Interdiction de la vente en ligne des mortiers d’artifice, contrôle des réseaux sociaux en période de violences urbaines, renforcement des mesures et sanctions pour les émeutiers mineurs, et réflexion sur l’éducation et la responsabilité parentale.
Le rapport, bien que soulignant la bonne gestion des forces de l’ordre, propose donc une série de mesures visant à mieux prévenir et gérer les émeutes urbaines à l’avenir.
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