L’initiative de la mairie de Colmar de traduire les noms de rues en allemand l’année dernière a ravivé débats et controverses sur la nature et l’origine du dialecte alsacien, la décision a donc été prise : c’est l’alsacien qui s’imposera
La promotion du bilinguisme est à la mode ces temps-ci mais les résistances sont tenaces lorsqu’il s’agit de promouvoir la langue de Goethe en Alsace particulièrement à Colmar ou la municipalité a dû faire face à une « fronde populaire » à l’annonce de la traduction des noms de ses rues en allemand.
Face à la controverse, la mairie de Colmar a formé un groupe de travail et décidé de privilégier les traductions en alsacien, sauf pour les lieux où l’allemand est historiquement justifié. Les plaques déjà installées ne seront pas modifiées. Tristan Denéchaud, élu en charge du dossier, a expliqué que cette décision vise à apaiser les tensions dans cette ville de 70 000 habitants.
Christophe Woehrlé, historien alsacien, estime que cette controverse est sans objet : « Notre région est bilingue, que ce soit en allemand ou en dialecte« . Il rappelle que l’alsacien, bien que germanique, est distinct de l’allemand standard. Toutefois, il souligne que seul 12 % à 13 % des Colmariens parlent encore l’alsacien.
Quant aux commerçants colmariens, nombreux sont ceux qui considèrent qu’il faut tourner la page soulignant l’importance du tourisme allemand pour l’économie locale.
En conclusion, la mairie de Colmar a opté pour une approche plus sensible afin de ménager la chèvre et le chou en privilégiant l’alsacien, cherchant ainsi à honorer la mémoire collective tout en favorisant l’harmonie dans la communauté et le bilinguisme malgré tout… .
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