Inflation, factures d’énergie qui explosent, PGE post-Covid à rembourser ; décidément les TPE-PME sont à la peine en ce dernier trimestre 2023 où les défaillances d’entreprises atteignent un niveau alarmant selon plusieurs observateurs.
Selon la dernière étude réalisée par le cabinet Altarès, leader mondial de la data sur les entreprises en Juillet dernier, le volume de procédures collectives aurait augmenté de 35% au deuxième trimestre dépassant le niveau déjà élevé de 2019, cependant la conjoncture n’est pas la même et de nouveaux factures macro-économiques risquent bien de venir aggraver cette situation préoccupante.
« La France enregistre son plus lourd bilan de 2e trimestre depuis 2016, bien au-delà des niveaux de défauts d’avant crise »
• Les défaillances sont en hausse de 35 % par rapport au T2 2022
• Les défauts de PME et ETI sont au plus haut depuis plus de 10 ans
• 55 700 emplois menacés, un seuil jamais observé depuis 2014
• Restauration, petit commerce, transport routier plus fragilisés, la construction « résiste » encore
• Ile-de-France, Nouvelle Aquitaine et Occitanie au niveau de défaillances du T2 2016.
ALTARES 12/07/2023
Selon la Banque de France, au niveau national on enregistre 50 441 entreprises défaillantes Sur les douze mois jusqu’à fin août, une hausse inquiétante par rapport à l’année précédente, (+ 41,5% à août 2022) tous secteurs confondus.
L’Alsace s’en sort mieux que certains de ses voisins avec « seulement » 1083 entreprises défaillantes sur un an (liquidations et redressements) en Août 2023.
Immobilier, transport, restauration, construction, des secteurs particulièrement touchés
Au niveau national, le secteur de la construction concentre à lui seul 10.109 faillites soit 38,6% de plus en un an selon le site Batiactu, les faillites s’enchaînent également dans l’immobilier avec une augmentation nette des défaillances :1.633, soit +32,1% sur un an.
Dans la restauration c’est au 2e trimestre 2023 que nous avons vu une aggravation de la situation : 1 477 établissements de restauration ont défailli soit 53 % de plus au cours du ce 2e trimestre.
Le secteur retrouve sa sinistralité du printemps 2016 :
La restauration rapide (646 ; +64 %) signe un record historique de défauts. La restauration assise (767 ; +43%) enregistre un nombre de procédures au plus haut depuis le T2 2018. Les débits de boisson (264 ; + 50 %) retrouvent le niveau de 2019.
Des emplois menacés
Toujours selon le rapport ALTARES, la conséquence directe de la très forte hausse des défauts de PME et ETI, c’est le nombre d’emplois menacés en France qui dépasserai les 55 000, du jamais vu depuis 2014.
La Fin des aides gouvernementales et de la politique du quoi qu’il en coûte aura sans doute accéléré les faillites d’entreprises déjà moribondes avant la crise du COVID, à l’heure où les prêts doivent être remboursés, l’économie a entre-temps été mise à mal par le conflit en Ukraine, l’inflation généralisée et l’augmentation des coûts de l’énergie, un très mauvais timing qui augure une sinistralité économique en cascade dans les mois à venir.
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