En 12 ans l’Alsace a perdu plus de 6700 ha de terres agricoles, ce phénomène est directement consécutif à la bétonisation constante de nos départements qui a un impact non négligeable sur la biodiversité et l’écologie.
Un plan Biodiversité à l’œuvre.
Pour tenter d’inverser la vapeur, le gouvernement a lancé en juillet 2022 un « plan Biodiversité » avec un objectif « zéro artificialisation nette », derrières ces belles formules savantes et technocratiques, il s’agit bien de réduire les surfaces bétonnées et de préserver ce qui reste de terres agricoles, du moins sur le papier.
L’Alsace étant particulièrement impactée par la tendance, nos agriculteurs sont en première ligne pour défendre leurs espaces d’exploitation et connaissent des difficultés logistiques croissantes du fait de devoir faucher à des distances de plus en plus éloignées des exploitations.
Selon le GEO GRAND EST, anciennement CIGAL, qui mesure notamment la nature d’occupation des sols, les chiffres parlent d’eux-mêmes pour l’ensemble des terres alsaciennes :
En moyenne +16% de terres artificialisées/ imperméable bâties sur dix ans.
Outre l’inquiétude légitime des exploitants agricoles sur leurs espaces, l’impact de la bétonisation est également significatif pour l’environnement puisque cela entraîne de manière systématique un déséquilibre de la biodiversité, une réduction de l’habitat des espèces sauvages et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Les pics de pollutions récurrents qui nous subissons en Alsace depuis quelques années ne seraient donc pas seulement dus aux centrales à charbon allemandes.
Le béton a de beaux jours devant lui.
Parmi les programmes d’envergure qui accélèrent le phénomène de la bétonisation, notons le GCO (grand contournement Ouest) qui a taillé dans une proportion considérable les terres du Kochesberg, le projet de contournement de Châtenois en cours d’achèvement et le projet l’implantation hôtelier d’Europa Park en Centre Alsace qui déjà suscite une vive opposition en local puisque le futur complexe de loisir sera construit sur 150ha de terres agricoles.
Face à cela, la priorité du plan gouvernemental accompagné par la région Grand-Est est de réduire de moitié la consommation du foncier naturel et agricole à l’horizon 2030, sans doute un simple effet cosmétique selon certains agriculteurs car « ce projet est présenté sans chiffrage ni délais » reste à voir comment ces nobles volontés s’accorderont avec la pression locale immobilière de plus en plus forte et les programmes de construction qui fleurissent à un rythme effréné partout en Alsace.